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quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥

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Miloslava Radmonović
Miloslava Radmonović

★ messages : 274
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fuck your life, mine is fine.
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quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ Vide
MessageSujet: quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ Icon_minitimeJeu 8 Sep - 14:15

Je sais leur vilénie, ils veulent me faire tourner en bourrique. Ils veulent me faire peur, mais je refuse de leur céder place. Je vais rester et déambuler et je vais chanter. quel ange m'éveille de ma couche fleurie. qu'ils entendent que je ne suis effrayé. je t'en pris gentil mortel, chante encore. mon oreille s'est énamourée de ton être ainsi que mon œil est ébloui par sa forme ; et la force de ton brillant mérite me contraint, malgré moi, de déclarer, à la première vue, de jurer que je t'aime. shakespeare, le songe d'une nuit d'été.
quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ 4lrqxw
messagerie orange : un message. Je tapais difficilement les trois chiffres qui correspondaient à ma boîte vocale. Bonjour, vous avez un nouveau message. bip. Reçu aujourd'hui à 06h55. bip. Milo, c'est Alexander. J'espère pour toi que tu n'as pas oublié que tu es à NY pour Diesel. aujourd'hui, 15h00. Rappelle-moi pour les détails. Pour rappeler votre correspond... « ta gueule. » Je fermais les yeux. Il était 06h55, n'avait-il aucune pitié. Le shooting pour Diesel je ne l'avais pas oublié, car il m'aurait été difficile avec quelqu'un qui vous le rappelez tous les jours. Je te détestais Alexander. Je te détestais toi, tes contrats et tes remarques désagréables, mais tu étais mon agent et je n'avais pas le choix. Alors que je me rallongeais j'eus comme un moment de doute, un moment où mon esprit semblait reprendre possession de mon corps. Ouvrant grand les yeux, je fixais le plafond couleur écru. Le plafond de ma chambre d'hôtel n'était pas écru. Fronçant les sourcils, j'hésitais à tourner la tête pour voir ce qu'il s'y trouvait. Cinq minutes après, doucement et délicatement, je tournais la tête à droite faisant face à une personne non identifié de sexe masculin. Tu étais vraiment impénitente miloslava, vraiment. aimable petite conne. Mon regard préférait regarder à nouveau ce plafond écru qui après réflexion était vraiment à vomir. Je devais sortir de cet appartement miteux et retrouvait mon hôtel. Silencieusement et discrètement, je m'extirpais de ce lit cherchant mes affaires. Mais où avait bien pu passer ma petite culotte. Merde, faisais chier. Enfilant ma robe, j'attrapais mes chaussures, mon sac. Sur la pointe des pieds, je cherchais la sortie de ce pseudo-enfer. Je sortais vivante de ce pandémonium perdant une petite culotte dans la bataille, j'allais m'en remettre. Gardant mes chaussures à talons à la main, je descendais les marches vélocement me retrouvant sur le trottoir. Il était sept heures du matin passé, les gens se rendaient tous à leur boulot mallette en main me regardant comme si j'étais une énergumène, je vous emmerdais vous et vos principes à deux balles. Si cela n'avait tenu qu'à moi, je serais restée en bas de l'immeuble, mais par soucis de quiétude, je préférais m'éloigner cinq mètres plus loin. Je descendais la rue, pied nus comme si le bitume s'était transformé en une étendue de sable. Le soleil s'était levée à l'aurore rendant un peu plus claire le ciel de New York.

Assise sur le trottoir, je me posais cinq minutes histoire de reprendre ma respiration. Mon téléphone dans la main, je composais le numéro de mon tendre agent. La discussion fut brève comme à son habitude il m'avait remonté les bretelles me menaçant de me mettre sur un shooting emmerdant ou sur une pub comme vivel dop, pulco ou quechua super, génial puis il avait ponctué sur un sois à l'heure et avec le sourire. J'aurais le plus grand sourire, connard tékaté. Je raccrochais. J'avais ainsi rendez-vous au studio photo, un que je connaissais particulièrement. Je le connaissais, ce n'était pas la première fois que je devais m'y rendre. Je n'avais pas plus de renseignements que ce matin. Nous ne devions probablement pas avoir la même définition du mot détail, peu importe. Je devais être à quinze heures au studio photo, j'avais donc une campagne pour Diesel, avec une flopée de mannequin dont je ne connaissais pas l'identité pour certain. L'ESSENTIEL, en sorte. Mes cheveux exhalaient le tabac froid. Je sortais un miroir de poche Lanvin. Je ressemblais à un zombie. Le teint livide, le maquillage que j'avais mis avais coulé le long de mon visage. Je sortais une lingette me dépêchant de me démaquiller, histoire d'effacer toute trace de cette soirée, comme si une simple lingette pouvait effacer quoique ce soit. Mes cheveux étaient si abimé, lorsque vous deveniez mannequin vous pouviez dire adieu à vos cheveux. Je les attachais en queue de cheval à l'aide d'un élastique noir que je portais autour de mon poignet gauche. Soudainement, je portais ma main à mon cou, mon médaillon y était toujours. Je tenais à ce médaillon même s'il me rappelait à quel point mes relations amoureuses, cette relation amoureuse avait pu être aussi désastreuse. Il me l'avait offert depuis je le gardais précieusement autour de mon cou. Personne ne pouvait en comprendre la signification, personne sauf nous enfin lui et moi. Je regardais l'heure, il était beaucoup trop tard déjà, je devais rentrer prendre une douche.

Métro ou taxi ? Telle était la question. Je fouillais dans mon sac, je n'avais pas forcement énormément d'argent sur moi, quelle affaire. Cette journée allait être merdique, c'était certain. Je fouillais dans mon sac à la recherche d'un ticket de métro traînant peut-être un ticket qui se serait perdu lors de ma dernière venue à NY. Lueur d'espoir, je sortais un ticket qui ne semblait pas avoir été composté. Ne sachant pas vraiment où je me trouvais j'optais finalement pour le taxi, plus sûre. Debout, mon regard scrutait la route à la recherche d'un taxi noir jaune de préférence. Évidemment, je mettais plus d'une heure à trouver un taxi, prendre le métro m'aurait fait gagner du temps. Je ne me sentais pas assez bien pour prendre le métro, faire face à cette foule new-yorkaise, je n'avais surtout aucune motivation pour marcher pied nu dans le métro, la propreté du sol laissait parfois à désirer. J'arrivais à l'hôtel à dix heures du matin, j'avais raté un rendez-vous chez Marc Jacobs (ça me fendait le cœur), de simples polaroids, peu importe. Habituellement, j'étais toujours présente, très professionnelle, mais dans le cas présent, c'était plutôt compliqué de me ramener chez Marc telle une dépravée, juste pas possible. Dix appels en absence d'Alexander. Enfonçant la carte magnétique dans la porte, la chambre était vide. Ma valise à peine ouverte dans un coin. Je jetais mes chaussures dans l'entrée les accompagnant de mon sac à main. Je posais mon téléphone sur le lit, me dirigeant directement vers la salle de bain. Une douche, vite. Dans la salle de bain, je posais ma robe à terre, elle avait dû prendre cher la veille, probablement. Je rentrais dans la cabine de douche. L'eau chaude coulait sur mon visage, masquant mes larmes qui roulaient le long de mes joues. Il me manquait tellement. Je sortais de ma douche m'enroulant dans ma serviette bleuté, mes cheveux blonds platine ruisselant le long de mon corps. J'attrapais une serviette pour les essuyer. Branchant le sèche-cheveu, je passais rapidement les secouant un peu avec ma main qui me restait, cela ferait amplement l'affaire. Immanquablement, ils allaient me les relaver pour pouvoir les travailler comme ils le souhaitaient, alors. Mes cheveux semblant secs, j'allais me vautrer sur mon lit prenant soin de mettre mon réveil sur mon téléphone que j'avais fini par mettre sur silencieux, par précaution, je m'endormais enroulé dans ma serviette de douche. J'étais restée immobile durant plus d'une heure et demie ainsi ce qui ne me ressemblait pas, mais la fatigue que j'avais accumulé avec le décalage horaire devaient en partie en être la cause si on y ajoutait la soirée de la veille qui avait semblé mouvementé.

J'avais finalement réussi tant que mal à me vêtir d'une robe légère Chloé. Je ne voulais pas faire d'effort aujourd'hui, j'étais de MAUVAISE HUMEUR. Je n'avais pas déjeuner. Je n'aimais pas manger, depuis enfant on me force à manger je n'y voyais aucun plaisir. Je regardais ma montre qui affichait une heure. J'avais le temps d'y aller. Mon regard s'était dirigé vers la fenêtre vitrée, la vue était tout de même très belle, new york tu me manquais. Je restais figeais durant quelques minutes avant de porter ma main à mon cou. Le médaillon était toujours à sa place. Le perdre serait pour moi une véritable damnation, avec les jours qui défilaient vérifier que je l'avais toujours autour de mon cou était devenu une sorte de réflexe, une véritable manie. Peut-être que dans les mois qui suivront cela deviendrait un trouble involontaire compulsif. Cela sera à ce moment précis, que je devrais songer à me faire consulter avant d'être complètement rongée par ma folie pour ce médaillon. Identifiais-je Saul à ce médaillon ? Il y avait de grandes probabilités pour que cela soit le cas. Je l'avais perdu. La seule chose qui me restait c'était cet objet, lui je ne devais pas le perdre. Comportement irrationnel. Au plus profond de moi, je savais que je ne l'avais pas perdu complètement qu'il restait encore quelque chose, quelque chose que je ne pourrais expliquer. Il n'y a pas de mot qui pourrait exprimer ce que je ressentais au fond de mes entrailles. Il n'y avait pas de mot aussi fort parce qu'on ne pouvait pas décrire cela avec la simple utilisation de mots, cela dépassait tout entendement possible.

Voilà qu'il était quatorze heures dix, cette journée semblait différente des autres. Cela n'était pas comme d'habitude. J'avais un mauvais pressentiment. Je devais aller travailler même si ma seule envie à ce moment-là était de fuir le monde sous ma couette, comme si une simple couette pouvait protéger du monde extérieur, raisonnement puéril. Je devais aller bosser parce que lorsqu'on était adulte on devait respecter ses engagements, les engagements que l'on prenait envers les autres même si dans mon cas, ce n'était pas de vive voix que je les prenais. Non, j'avais un intermédiaire qui se prénommait Alexander, d'ailleurs à cette heure-ci, il devait probablement devenir fou à mon manque d'assiduité à lui répondre au téléphone dès la première sonnerie, qu'il aille se faire foutre. J'attrapais un gilet noir, mon sac à main et partait en direction du studio.

Quinze heures cinquante, sur le trottoir d'en face, je voyais Alexander s'agitait. Cela n'était pas bon. Je prenais une grande respiration et traversais lorsque la lumière verte s'éclairer et regardait à droite. Prenant une attitude nonchalante, je marchais en sa direction. Il m'avait vu, c'était comme si le monde s'était arrêté. Je me postais devant lui sans dire un seul mot. « Mais putain, Milo tu fous quoi. Ca doit faire trente fois que je t'appelle. » Je le regardais. « Faux, soixante. » Cela ne le faisait pas rire, mais je ne lui avais pas dit ça pour le faire rire. Je commentais le simple fait qu'il s'était trompée dans le nombre d'appels en absence, simplement. « Tu crois que j'ai que ça à faire attendre chez Marc Jacobs alors que tu as rendez-vous. » « J'ai eu un contre temps. » Il était énervé. « Un contretemps, tu te fous de ma gueule ? Qu'est-ce qui t'arrive ? C'est quoi ce comportement à deux balles. Il veut te voir demain, tu as intérêt d'être là. » Trop de questions d'un coup. Il avait raison, ce comportement ne me ressemblait pas. Habituellement, j'étais professionnelle mais j'aborde un comportement abstrus parfois où quand je revenais de serbie. J'haussais les épaules en guise de réponse, très peu pour lui. Énervé au plus au point, il me poussait à l'intérieur du studio pour que j'aille me faire coiffer et maquiller en me demandant de sourire un minimum. Il n'y avait pas de minimum syndical avec Alexander. Me forçant à sourire, je pénétrais dans le studio allant directement vers l'étape coiffure, maquillage. « Milo chérie. » Je me retournais et qui voyais-je « Oh, Greg. » Un petit sourire véritable se confondait à celui que je voulais faire croire réaliste alors qu'il me prenait dans ses bras. Greg, c'était LE maquilleur par excellence. Je l'avais rencontré ma deuxième année chez Chanel lors d'une fashion week. Cela fait quatre ans, qu'on fait un chassé croisé entre les défilés, les shooting, les spots publicitaires. Greg, c'était mon maquilleur préféré. Cette journée merdique allait pouvoir compter au moins un point positif ce qui est déjà énorme pour une journée comme celle-ci. Cependant, mon pressentiment était toujours présent. Je posais mes affaires au pied de la chaise où je m'étais assise. J'allais devoir passer par la coiffure avant alors que Greg passait entre les mannequins en prenant soin de me poser quelques questions sur ma vie. On parlerait plus tard, greg. J'entends vos remarques d'ici. Je ne lui racontais pas toute ma vie, mais il en savait pas mal, il aurait pu être mon psychologue. On parlait de ma vie, de sa vie. Greg, je l'adorais vraiment. Il était simple. Je l'appréciais à sa juste valeur. Il voyait que je ne parlais pas énormément aujourd'hui, il savait que je n'étais pas dans l'un de mes bons jours mais qu'à tout moment un revers de situation ferait que je serais un véritable électron libre réellement contente d'être là. J'étais lunatique, sympathique.

      « Le maquillage est le linceul de la beauté. »
Je ne connaissais toujours pas l'objet de ce shooting. Très bien. J'étais coiffé d'un simple brushing, l'étape coiffure n'avait pas duré longtemps. Je passais à l'étape du maquillage. J'avais repéré déjà pas mal de mannequin que je connaissais dont Zippora et Mahël. Alors que Greg commençait à me maquiller, je fermais les yeux me laissant faire. Ne plus penser pendant quelques minutes.

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Saulo Marsh Saddler
Saulo Marsh Saddler
highsnobiety's not as shallow as you would imagine, it's way more shallow than that.

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quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ Vide
MessageSujet: Re: quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ Icon_minitimeDim 18 Sep - 20:04

NY – 09.20 am

Ses yeux s'ouvrirent aussi doucement qu'il les avait fermés quelques heures auparavant. Au travers les stores de la petite chambre de moquette claire, quelques rayons de soleil frappant, soleil new-yorkais de fin d'été qui commence fort. Le réveil indiquait neuf heures vingt. Il ne bougea pas. Julia était là, contre lui, son corps long et mince lui tenant chaud, sa jambe fine passée par dessus la sienne. La climatisation s'était déclenchée automatiquement pendant la nuit, comme toujours dans cette ville où l'on ne jure que par elle, et il régnait dans la pièce une douce fraîcheur matinale qui contrastait avec la chaleur des rayons projetés sur le lit. Il la sentit se réveiller à ses côtés. Elle soupirait, clignait ses yeux verts, il le savait. Il se tourna vers elle; un rayon d'or les séparait avec douceur, et il caressa sa joue. Elle ferma les yeux, un faible sourire sur ses lèvres gonflées après une nuit d'amour. Ses cheveux noirs ondulés brillaient sombrement contre l'oreiller blanc, on eût dit une vestale d'un autre temps, sein chocolat sous sa main blanche posée sur elle, il ne se serait jamais levé.
« Tu es belle quand tu dors. »
Elle sourit comme une mère. Ses lèvres brunes s'entrouvrirent et ses dents éclatantes lui firent presque plisser les yeux.
« Plus maintenant, Saulo ? »
Il sourit et se redressa sur les coudes pour se placer au-dessus d'elle et embrasser son cou de velours.
« Maintenant tu l'es trop. Je ne peux plus te regarder. »
Elle rit. Son rire frais et cristallin le doucha comme une cascade de perle, le fit frissonner, le secoua comme un vent d'automne entre les arbres d'une forêt. Ce fut au tour de Julia de se redresser, de le pousser sur le côté - il se laissa faire comme un chaton - et de lui passer dessus, les bouts de sa poitrine frôlant son torse lisse, les pointes noires de ses mèches se faufilant coquinement entre les plis de sa peau.
« Je ne te savais pas si gentleman », lui murmura-t-elle, ses grands yeux émeraude fixés sur lui d'un air à la fois perplexe et étonné - presque amusé.
« Ne parlons pas de cela », soupira-t-il en caressant son dos de bas en haut du bout des doigts. « Crois ce que tu vois. »
Julia sourit, se détendit et se coucha sur le côté.
« Alors tu ne me quittes pas ?... »
Les yeux rivés sur le plafond blanc, Saulo ne répondait pas. Et tant de choses, tant de rumeurs, tant d'histoires qu'on lui attribuait, qui ne lui appartenaient pas, tant de filles surprises, tant de doubles jeux, qu'on croyait sans cesse qu'il jouait.
« Julia... J'ai passé l'âge de jouer les Dom Juans insatisfaits, brises-coeurs en mousse, fils à papa déglingué cherchant à sauter sur toute la jet set américaine. »
« Un romantique ?! » elle rit encore.
Il se jeta au-dessus d'elle avec un sourire malin, presque noyé dans la blancheur de lait de ses dents.
« Nous nous quitterons quand nous en aurons envie, besoin, plus rien à faire, plus rien à dire, plus envie de rien, pas pour obéir à un objectif immature, un idéal d'adolescent d'un autre âge. Je te quitterai peut-être demain, après-demain... »
Il l'embrassa doucement, pour faire fondre la pâleur inquiète qui s'était peint sur ses lèvres.
« Mais je ne te ferai jamais de mal. Je ne joue que si toi tu joues. »
Les mains fines de Julia se posèrent sur chacune de ses joues, enserrèrent son cou, appuyèrent sur son torse; ils s'embrassèrent pendant l'éternité d'un instant, dans les draps blancs. À cet instant, c'était comme si Miloslava Radmonovic n'avait jamais existée.

14.45pm

Ses Louboutin noires cloutées trouées sur la plante des pieds paisiblement posées sur la table basse du salon, Saulo Marshall Saddler observait MTV, le son coupé, son pétard entre les mains, en essayant vainement de trouver un sens au clip qui défilait sous ses yeux. La question était: ces deux hommes couchent-ils ou ne couchent-ils pas finalement ensemble ? Le clip montrait deux hommes mûrs dans une complicité presque sensuelle, tatoués qui plus est, sans jamais définir véritablement la nature de leur relation. L'idée d'imaginer que la télé américaine se serait permise de montrer sur ses écrans à ses petits puritains repentis deux hommes en train de s'aimer était certes séduisante mais relevait plus du fantasme que de la probabilité. Il en était maintenant à réfléchir si oui ou non il connaissait le réalisateur de ce clip. Il lui semblait avoir fait mine d'écouter une discussion particulièrement ennuyeuse à ce sujet, sans vraiment se rappeler de où, et surtout de qui. Affalé sur le canapé à gauche de son propre fauteuil, Simon Lajblich, la mine sombre, les cernes sous les yeux, les bras pendants, dans le meilleur de sa forme quoi. Son sevrage, comme prévu, se passait mal. Arrêter la drogue l'avait plongé dans une morosité et une déprime qui certes suffisaient à lui faire momentanément oublier ses problèmes psychiques – il pensait bien plus au désastre de ne plus pouvoir se droguer qu'à la pertinence de la réalité de son existence – mais cette privation ne résolvait en rien les problèmes précédents, présents et sans aucun doute futurs. Ayant une horreur phobique des psychologues, jamais Simon n'aurait entamé une thérapie, aussi les conseils de son agent lui semblaient-ils plus recevables que l'analyse d'un professionnel. Saul reposa son regard sur Simon, dans un état proche de l'autarcie. L'odeur du macdo éventré sur la table-basse emplissait la pièce comme un parfum rassurant, et Saul se pencha sur le rebord de son fauteuil pour glisser une petite roulée dans la paume de la main de son meilleur ami, qui sursauta à ce contact. Que les associations des parents d'élèves se rassurent: il s'agit d'une roulée tout ce qu'il y a de plus tabac de cowboy autorisé par les lieux de ventes internationaux. Saul fixa ses yeux gris sur ceux de Simon.

« Je crois qu'on se fout tous les deux des facteurs à risques, que ça concerne le tabac, l'alcool, la coke, ou le café. La seule chose qui compte, c'est de ne pas tomber dans l'excès, y compris en ce qui concerne le café. »

Il se renfonça dans son siège, appuyant son dos tout au fond du dossier moelleux, son regard fixé devant l'écran géant sans le regarder cependant. Son pétard continuait de fumer doucement entre ses deux doigts.

« Je suis contre ce sevrage total, Simon, c'est vrai, la cocaïne doit rester un moyen de détente et de plaisir, à condition de ne pas l'utiliser comme un abruti. Ton problème, c'est pas la drogue. »

Azimuté, Simon cherchait le briquet d'un regard éteint, et Saulo le poussa du bout de sa chaussure, sur le rebord de la table-basse. Simon était sûrement le seul mannequin en proie à des problèmes de drogue que Saulo ait jamais recruté. Ce qui faisait toute la différence, avec Simon Lajblich, c'était que sa générosité naturelle, son humilité et son désintérêt pour l'argent obligeaient Saulo à mettre en œuvre auprès de lui des qualités qui n'avaient rien à voir avec son travail, c'est-à-dire des qualités qu'il exécrait. Simon savait que Saulo ne lui voulait aucun mal, et inversement. Soudain, sans qu'il puisse savoir exactement d'où il venait, un filtre passa devant les yeux fixés dans le vide de Saulo. Un filtre qui s'infiltra à l'intérieur de ses pupilles et lui explosa à l'intérieur de la tête, enserrant sa gorge et ses poumons, lui coupant presque la respiration. Le taxi. Il se leva d'un bond, droit comme un i, et se dirigea vers la porte d'entrée en passant devant Simon, à qui il donna une tape de la main sur l'épaule.

« Viens, on va chez Diesel. »

La question des horaires ne s'était jamais posée pour Saulo Saddler: il arrivait quand il le voulait, et si vous n'étiez pas contents, vous n'aviez qu'à vous passer de lui. Je vous donne la réponse: personne ne s'en était jamais plaint. Ils débarquèrent au studio avec une bonne demi heure de retard, sur laquelle personne ne s'attarda. Saul serra quelques mains, déposa quelques baisers, et s'occupa de son petit protégé, clope au bec. « Ne pense qu'à une chose: be stupid. Ok? » Simon acquiesça avec un sourire: pour faire plaisir à Saul, il aurait adressé à un appareil photo le plus beau des sourires même si sa mère était morte le jour même. Pour finir, Saul envoya Simon entre les mains des maquilleurs et autres obsédés, et se dirigea vers la table et les canapés moelleux destinés à l'élite: les agents. De toute façon, si jamais un représentant commercial ou un directeur artistique de chez Diesel s'avisait de se ramener, il ne pourrait que pleurer devant le professionnalisme débordant que dégageaient ces hommes d'affaires. Saulo serra la main de Sean, McDermott, Holgan, et... « Alexander... » Sans retirer sa cigarette d'entre ses lèvres, il lui serra la main. Il se souvenait qu'autrefois, Alexander lui avait reproché de distraire Miloslava de son travail, à cause de ses nombreux voyages entre Londres et Paris. Cela dit, Alexander avait toujours reconnu le talent indéniable de Saul, et le respectait. Il le prit par l'épaule et s'approcha de lui, dans l'intimité. « Je suis avec Milo, Saul. » Il haussa un sourcil, mais Alexander ne lui laissa pas le temps de répliquer le premier truc cynique qui lui serait venu à l'esprit. « Tu ne la regardes pas, tu ne lui parle pas, c'est tout ce que je te demande. » Saulo acquiesça, de mauvaise humeur, et prit place autour du bar, près des agents new yorkais. Au loin, il pouvait apercevoir la blondeur terne de Milo, en train de se faire maquiller. Il détourna les yeux. Les conversations entre agents étaient toujours d'une pertinence... accablante.

« Les clients étaient de véritables ploucs, bien entendu. Ils voulaient m'emmener voir une représentation locale des Miz, alors que je l'ai déjà vu, à Londres, mais... "
- As-tu eu des difficultés pour avoir une table au Propheteers?
- Non, aucune. Nous avons dîné tard.
- Qu'est-ce que tu as pris ?
- Des huîtres pochées, de la lotte, et la tarte aux noix.
- J'ai entendu dire que leur lotte est bonne...
- Le client a pris du boudin blanc, du poulet rôti et le gâteau au fromage. »

Saulo bailla longuement sans se gêner, une seconde cigarette déjà en prévision sur le rebord de son oreille. Le shoot allait commencer, le photographe tapait dans ses mains, trop serré dans son slim Galliano à la con, ses derbies de six pointures en dessous pour faire croire à de petits pieds, et Simon adressa un sourire confiant à Saulo, qui tenta de lui rendre, sans grande conviction. « On va commencer par le duo Milo / Simon, mes chéris. » Évidemment. On déshabilla Milo d'un seul coup, sans pudeur, et elle se retrouva en string et soutient-gorge à la vue de tous. Les yeux de Saulo s'écarquillèrent et il frappa sur la table des agents pour attirer leur attention sur lui. « Lequel d'entre vous a goûté au Sauvignon blanc 85 qu'ils servent chez Carry's, que je le félicite? » Sachez une chose: à partir du moment où vous êtes capable de citer des vins chers et un restaurant à la mode, vous êtes capable de soutenir l'attention de six millionnaires en costume Armani.

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Miloslava Radmonović
Miloslava Radmonović

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MessageSujet: Re: quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ Icon_minitimeVen 7 Oct - 1:02

« Milo, tu sais que je ne veux que ton bien. » Je la regardais d'un air interrogateur « Ne te retourne pas. » Généralement, lorsque l'on vous dit ce genre de propos, la première chose que vous cherchez à faire c'est de le faire et j'allais le faire, mais avant que je puisse tourner la tête Zippora m'attrapait le visage m'obligeant à fixer son visage. « Saulo est ici. » Soudainement à l'entente de son prénom, en l'espace d'une minute fixant les yeux bleus de ma tendre amie, mon rythme cardiaque s'accélérait, des frissons me parcourait mon corps tout entier. je sens des booms et des bangs agiter mon cœur blessé.
quel ange m'éveille de ma couche fleurie. w/ saul ♥ Tumblr_ls8cf5fBPz1r40uo6o1_500_large
      « Une photographie, c'est un arrêt du cœur d'une fraction de seconde. »