➔ il n'y a pas d'ordre de passage, histoire de ne pas bloquer le jeu.
➔ un minimum de quinze lignes seulement vous est imposé, vous n'êtes donc aucunement obligés d'écrire de longs pavés.

Les models arriveront au studio où ils seront coiffés, maquillés et habillés avant de commencer le tournage. Ce ne sera pas la première fois qu'ils se retrouveront, puisque tous ont voyagé dans le même avion et résident dans le même hôtel. Ambiance débridée et fun, aucune instruction ni limite imposées. Ils n'auront qu'à s'approprier la collection et incarner une jeunesse pétulante et impétueuse.

« Bouge ton cul, l’avion ne va pas t’attendre Warhol! » Alexander et son amabilité légendaire. Je lève les yeux au ciel. Il est d'un bleu pur, on dirait qu'il sort d'un tube de peinture et que l'artiste n'a pas eu le temps de rajouter des touches de blanc. Je contemple l’étendue bleu qui s’étire à l’infini derrière l’aéroport. Une main pressante me pousse finalement vers l’entrée. Je me décide à passer les portes, rejoignant l’attroupement de mannequins dans le hall des départs. Feignant de ne pas avoir vu mes camarades, je pianote sur mon blackberry, facebook, inconditionnelle que je suis (..)

« Mahël Warhol je présume. » Je m’approche timidement, comme une gamine qui vient de faire une bêtise, mes joues s’empourprent. Je suis la première prête sur le plateau, mon visage est passé entre les mains des coiffeurs et maquilleurs. Une styliste a réajusté mon jean, à croire que les vacances avec Faust près de Rome m’ont fait perdre du poids. Je m’avance dans la lumière, celle-ci m’aveugle un moment. Mes cils papillonnent, et finalement, mes petits écrins azurés s’adaptent, et je vois arriver Riven, le seul et l’unique, le beau, le grand, le magnifique. Un doux sourire étire mes lèvres. Je suis captivée par son avancée, l’élégance lui colle à la peau. Derrière lui paraissent finalement Zippo, Milo et les autres. Soulagée, un soupir passe la barrière de mes lèvres. Les muscles crispés de mon visage se détendent, laissant place à un air serein et décontracté. « Tout le monde est là, on peut commencer? »

« Marike c’est ça ? Ce jean est trop ample, demande à l’habilleuse de t’en donner un autre. » Nous n’avons pas la même notion d’ampleur, ça c’est irréfutable. Je grimace et jure intérieurement. Je me réjouissais à peine d'être fin prête. J'acquiesce finalement et traverse du regard le studio. C’est qui déjà, l’habilleuse ? J’en ai aucune idée. Ça doit être la blonde qui s’affaire à réajuster le jean de Mahël. J’attends qu’elle en finisse avec elle pour m’avancer à mon tour. La pièce est en effervescence. Ça s’agite dans tous les sens. Le bruit de sèches cheveux se mêle aux voix des quelques bavards dans une clameur limite supportable. Vivement qu'on en finisse, que je puisse m'entourer de silence. « Donnez-moi ce même jean, une taille en moins. » Elle y jette un coup d’œil furtif et s'empresse de me remettre le vêtement. Je l'enfile non sans difficulté pour me retrouver les fesses comprimées. De l'air, de l'espace, mon postérieur demande à respirer. Je peine à bouger. Cette séance commence mal, décidément. Les models déjà prêts sont réunis derrière les objectifs. Je ne tarde pas à les rejoindre, la mine blasée. Je ne cache pas mon indifférence, le concept de cette campagne est loin de m’exalter. Vu et revu. Banal et sans originalité. Moyen idéal d'attirer une jeunesse ignare, abrutie par l'argent, emportée par une illusion infinie. « Tout le monde est là, on peut commencer ? » La voix de Mahël me sort de mes songes. Un sourire gracieux se dessine sur mes lèvres; comment faire autrement face à son adorable minois.

Diesel. Mon premier spot publicitaire. Ça ne vaut certainement pas un shooting avec Hedi Slimane mais c'est assez pour impressionner les ignares que j'ai tout au long de mon existence eu le malheur de connaitre. Ils riront moins, lorsqu'ils verront ma tête à la télé. Rien que cette pensée me met dans une inédite bonne humeur. Après sept heures de vol et quelques minutes de répit que Mahël est venue perturber, je me retrouve enfin dans le studio où une dizaine d'autres mannequins se trouvent déjà. Je me fends dans la masse déchaînée, espérant qu'on ne remarque pas ma présence de sitôt. Je n'ai aucune envie de passer tout de suite aux préparatifs. Rien ne m'est plus pénible que l'inertie que demandent les séances de maquillage et de coiffure. « Te voilà, Leatherby! » J'ai à peine eu le temps de faire le tour des backstages que je suis déjà sollicité pour passer à la coiffure. Je me contente de la suivre et de me poser sur un siège. J'enfonce mes écouteurs dans les oreilles et me laisse aller dans mes rêveries. J'en sors une dizaine de minutes plus tard, débarrassé de cette tâche rebutante. Je file enfiler le jean qu'on m'a attribué, qu'on m'fiche la paix pour le reste de la séance. Pietro n'est apparemment toujours pas arrivé. Tant pis, je trouverai quelqu'un d'autre à importuner. Zippora apparait justement dans mon champ de vision. Elle fera l'affaire. « T’as réussi à rentrer dans ton jean ? Encore heureux ! » Elle ne réagit pas, trop absorbée par le jeune homme ébouriffé qui se tient face à elle. Le visage de ce dernier ne m'est pas inconnu, mais impossible d'y mettre un nom ou de l’étiqueter. « Je vous en prie, continuez ce que vous faisiez. Ne vous souciez guère de moi. » Je m'éloigne un peu, sans pour autant les quitter des yeux. Ça sent l'embrouille, c'est parfait pour me distraire.
« Tout le monde est là, on peut commencer? » La voix de Mahël résonne dans le studio. Elle s’improvise caïd, en plus. Je lève les yeux au ciel et suis le troupeau qui la rejoint sur le plateau. La musique démarre après que quelques instructions nous aient été données. Tout est permis, qu'ils ont dit. Heureusement que Faust n'est pas là ouais.

« Bonjour à tous et à toutes. Je m’appelle Miko Lim, photographe. Pour ceux qui l’ignore, j’ai réalisé la campagne de pub « DIESEL SEX SELLS » de l’hiver dernier. A ma droite, le directeur de production, ainsi qu’à ma gauche, la réalisatrice. Les présentations étant faites, nous allons passés aux premières directives. Vous avez tous été convoqué ici pour la même raison, un shoot pour la célèbre marque Diesel. Que les choses soient claires, j’attends de vous du professionnalisme. Je suis pas le gérant d’une colonie de vacance. On est tous là pour la même chose, le chèque qui tombe à la fin du mois, autant que ça se fasse dans la joie et la bonne humeur.. » Il suspend sa phrase et nous inspecte avec attention. « Reculez vous. » Ca sonne comme un ordre clair et tranché. Mes camarades et moi quittons le plateau pour voir les assistants et caméramans s’activer autour de nous. Sous nos yeux, ils déroulent une immense bâche à poids colorés qui me rappelle étrangement un jeu auquel j’étais accro étant gamine, le « twister ». « Voilà la brillante idée de nos publiciters chez Diesel. Je pense que vous connaissez tous le principe de ce jeu? Vous allez devoir vous contorsionner dans tous les sens et rendre ça fun et amusant. Bien entendu, nous allons faire ça en plusieurs prises. » Il pointe du doigt les caméras positionnées non loin de là. « Trois caméras qui vous filment simultanément, c’est le principe de la 3D. » Je regarde attentivement ce photographe, "Miko", qui fait les cents pas devant nous. On dirait un dictateur donnant les ordres à ses sous fifres. Il n'arrête pas de déblatérer les directives à une vitesse fulgurante, projetant quelques postillons ça et là. Cette pensée me fait sourire, mais je la chasse très vite de mon esprit afin de me reconcentrer sur l'essentiel. Faire le singe sur des ronds de couleurs semblent être de mon niveau. Ce que je redoute c’est devoir faire du corps à corps avec certaines personnes présentent ici. Je me mords la lèvre inférieure, signe d’anxiété typique chez les Warhol. « La première prise est toute simple, nous allons vous demander de vous répartir sur les bords du plateau de jeu et de défiler en restant sur les bords. » Il insiste, martèle ses derniers mots. Finalement, Miko prend deux ou trois inspirations et reprend « Vous devez faire deux fois le tour du rectangle en restant les uns derrière les autres. Des questions? Non. Tant mieux. Au boulot, je vous explique tout au fur et à mesure. » Abasourdie, je regarde mes camarades, attendant que quelqu’un se décide. C’est finalement Szwann qui prend l’initiative de se mettre en place, Milo ne tarde pas à suivre, et je fais de même. Un pied devant l’autre, nous avançons tel les acrobates sur leurs fils. Je vois des sourires étirer des lèvres, j’entends des talons claquer, et je constate tristement que Riven n’ignore totalement. J'essaye de rester concentrer, je marche, avec élégance, d'un pas assuré. « Merci, ça suffit. Maintenant, le jeu, je vous demande d’être le plus naturel possible. Vous avez le droit de parler, surtout de rire, comme entre amis. Ca doit respirer la jeunesse. Prenez ça. » Il me tend une planche, avec une flèche au milieu, désignant couleur et parties du corps. « Amusez-vous. On essaye, et je vous dis ce qu’il en ressort. » Tout le monde en place. « Action. »

-brownie tu es enfin là. Je t’attendais avec impatience! dit le photographe
-Je viens juste de sortir après une visite à mon propriétaire de mon appartement à New-York. Tu ne croiras jamais à ce que j’ai pu trouver dans ma chambre, un endroit habituellement propre comme le reste de mon habitat new-yorkais. Une bête! Je ne sais pas ce que sais exactement mais, tous ce que je sais c’est que c’est une bête! Une petite bête avec des minuscules pattes! C’était hideux! Un vrai enfer dans ma propre chambre! Monsieur Johns, le propriétaire de l’immeuble à oser me dire que habituellement, il n’a jamais de problèmes d’insectes dans cette immeuble. Comme si c’était moi qui avait emmener cette chose ici. Cet homme à des problèmes moi je te dis. Comment je pourrais emmener une bête à New-York!Ah me toucher pas comme cela monsieur, je vais croire des choses!

L’homme qui m’enleva ma veste en cuir Balmain si délicatement fut tout de suite radier aux gens de ma liste noire. Oui, la délicatesse à ce moment de frayeur n’était point nommer désir. J’avais peur de la bête.

-Non, monsieur. Je vais garder mes Wayfarer. C’est bien connu! Quand Brownie Zorzanello va mal, elle fait sa Karl Lagarfeld. , je déclara en riant au photographe.


Employer le mot »sentir » Pourquoi donc? Bon, je passe. Je n’étais pas censer être ici, personne ne l’avait prévu sauf mon heureux ami qui m’avait invité…et moi. Je crois que les circonstances qui m’ont déterminer à venir ici, c’était bien le fait qu’aujourd’hui il n’avait rien d’autres à faire d’important à New-York. J’avais tout fais. Je désirait juste de l’amusement, de la mode et des branchés autour de moi. Après, je prévoyait de sirotait un smoothie au Central Park. Mais, maintenant c’était maintenant et pas le futur.

-Bonjour, Mesdames, mMesdemoiselles et Monsieur.Ah, Jane. Le maquillage que tu as inventer pour le défilé prêt-à-porter Chanel est grandiose. Oh ne me dit pas merci, ce n’est pas grâce à moi que tu es magnifique.

J'étais la seule fille du lot à être restée dans son coin, étant encore nouvelle et participant à mon premier shoot avec tellement de gens, je me méfiais encore d'eux comme du diable et je préférais m'écarter de l'agitation. Ma musique dans les oreilles et un roman sous les yeux, je passais tout le trajet ainsi et ne levais les yeux que lorsque l'hôtesse m'adressait la parole. Arrivés, je descendais en derrière et personne ne remarquait rien, tous trop excités de pouvoir poser pour le plaisir, tandis que moi, je n'en tirais que les bénéfices financiers, le reste m'importait peu finalement. Arrivés au studio, un homme s'approche de moi et m'adressa la parole. « Charlie Wainworth, la nouvelle c'est ça ? » Je le regardais de la tête aux pieds il semblait sérieux. « Ouais ouais c'est moi ! » « Vas te préparer s'il te plait ! » Je détestais que l'on me donne des ordres, mais dans ce milieu là, c'était la règle, on devait obéir aux moindres exigences de ceux qui organisaient les shoots. Je m'assis alors sur un fauteuil et une femme commença à me maquiller, me coiffer avant de me donner finalement des vêtements spécialement fais à ma taille. J'enfilais alors le short déchiré que l'on venait de me donner, le débardeur rouge qui allait avec et la veste en jean assortie au bas, coupée courte. Je sortis du lieu de préparation pour arriver finalement sur le plateau où tout le monde se trouvait. Je restais à l'écart et ne tenais même pas compte de leurs rires et leur agitation, la seule chose qui me tenait l'esprit était l'envie d'aller m'allumer une cigarette.