edenlukemyers

ft. JOSH BEECH ; fuck yeah, cocaïne ! ▬ (c) catwalk culture

Ϟ t'as quel âge, t'es originaire d'où ? t'es né quand ? t'as un compagnon ? dis nous tout! Ah, les formalités, c'est un truc que j'adore, vraiment, donc on va faire vite, hein ? Parce que je suis pas non plus le père patience, et j'ai autre chose à faire. J'ai maintenant 22 ans depuis le 28 juin, et je viens du pays des kangourous -ouais, c'est mignon de le dire comme ça-, de Melbourne plus précisément, où j'ai vécu jusqu'à mes quinze ans avant de déménager à New-York, pour finalement atterrir à Londres, où j'habite depuis maintenant deux ans. Je vis seul, et je ne m'en porte pas plus mal, au contraire. J'ai tendance à vite me lasser des gens, alors supporter quelqu'un 7/7, 24/24 et ce pendant des mois dans le même appart', c'est vraiment pas mon truc. On va dire que c'est pareil pour les relations, ça a jamais été mon truc et faut dire que je fais pas réellement d'efforts pour arranger les choses, bien au contraire. Je pousse les gens qui m'aiment à me haïr d'une certaine façon. Je suis pas clean dans ma tête, mais je le vis bien, merci.
Ϟ depuis quand et comment est-ce que t'es devenu mannequin ? Je suis mannequin depuis maintenant 3 ans. Je pensais pas finir comme ça, mais je gagne très bien ma vie alors je m'en plains pas. Je sais que je suis qu'un bout de viande, un produit avec une date de péremption qui approche de jour en jour mais j'en ai rien à faire. Pour le moment j'y pense pas, j'amasse de l'argent, mon agent est content, point barre. Tiens, en parlant de lui, il m'a donc découvert il y a trois dans le magasin de musique où je travaillais, à New-York. Faut bien bosser pour se faire de l'argent quand on est jeune, non ? C'était une petite boutique perdue dans une ruelle de la "grosse pomme", où je passais mes journées à quasiment rien faire, si ce n'est conseiller telle ou telle gratte par rapport au niveau du client, de ce qu'il souhaite jouer, etc. Rien de très palpitant -j'ai jamais été un mec très motivé aussi, je vous l'avoue- en soi, mais j'aimais la musique, et écouter du Hendrix à longueur de journée dans cette boutique. Un jour, alors que je fumais tranquillement ma clope, un homme s'est pointé devant moi et a commencé à me regarder de haut en bas, sous toutes les coutures. Quoi, c'était mes tatouages qui l'impressionnaient, mes yeux légèrement rouges à cause du rail que je venais de me faire, mon attitude nonchalante ou je ne sais quoi ? J'ai pas tellement compris sur le moment qu'est ce qu'il cherchait. J'avais pas le plan de New-York tatoué sur la gueule, alors si il voulait un info il n'avait qu'a demander après tout. Il me tendit un grand sourire, une carte de visite en me demandant de me pointer à l'adresser indiquée le lendemain à 15h. Je lui ai ri au nez avant de rentrer dans le magasin, sans lui adresser un mot. Mais -parce que y'a toujours un "mais"- comme je suis de nature curieux, je me suis pointé à la fameuse adresse le lendemain, et maintenant, j'en suis ici.
Ϟ et le succès, ça commence à venir ou s'est-il déjà établi dans votre carrière ? C'est déja pas mal établi pour le succès, maintenant que ça fait trois ans que je suis là-dedans, je commence à avoir pas mal de notoriété, et la grosse tête aussi. J'ai mes caprices et il m'arrive souvent de péter un câble en plein milieu d'un shooting ou dans les coulisses d'un défilé. Je refuse rarement les shoots & autres, courant après la thune et surtout ma dope.
Ϟ quelles sont les habitudes que tu as changé depuis que t'es mannequin ? Depuis que je suis mannequin, j'abuse de tout : drogue, alcool, sexe. Une belle descente aux enfers. Que voulez-vous, je me noie dans le fric et dans toutes les choses les plus nocives qu'il soit, c'est pas maintenant que je vais m'arrêter. Je viens à peine de commencer et parti comme c'est parti, je pense pas me faire vieux. Enfin bon, on verra. La vie est faite de surprises après tout.
Ϟ à quoi aurait ressemblé ta vie si t'étais pas devenu mannequin ? Si j'étais pas devenu mannequin, je pense que mentalement je serais moins dérangé que maintenant, c'est sûr et certain. Ensuite, j'aurais sûrement fini par avoir un poste à temps plein dans ce magasin de musique, ça m'aurait pas dérangé, au contraire. Je me serais peut-être moins ruiné la santé aussi, et j'aurais plus les pieds sur terre, et je serais moins con. C'est une certitude.

❝ We're going down, and you can see it too. We're going down, and you know that we're doomed. My dear, we're slow dancing in a burning room.❞ — john mayer.

Je crois qu'au fond de moi, j'ai toujours su que j'étais quelqu'un de mal. Je suis pas là pour m'apitoyer ou faire pleurer dans les chaumières, tout ce que j'ai, je l'ai mérité et j'ai rien fait pour changer le cours des choses. Dès le primaire, j'étais catalogué comme l'emmerdeur de service, celui qui aimait bien voir et faire pleurer les filles. J'étais pas non plus du genre trop bavard, mais quand j'ouvrais ma bouche, c'était rarement pour dire du bien. Je sais pas, rendre les gens fous, les faire souffrir ça a toujours été dans mes cordes. C'est bien plus facile que de chercher à les réconcilier, chercher des mots pour rassurer, réconforter, etc. Dans le domaine des sentiments, je suis un vrai nul. Je fais rien pour arranger les choses je vous l'ai dit, alors que voulez-vous que j'y fasse ? C'est peut-être le fait de vivre au milieu des kangourous qui m'a rendu aussi violent... Sous une apparence qu'on pourrait croire calme, quand un de ces foutus kangourous t'en colle une, tu fais pas le malin et t'en ferais bien un steack du kangourou en question. J'ai passé quinze ans de ma vie en Australie donc, à Melbourne pour être plus précis. Ma famille n'a rien de spécial, une vie banale en soit : les deux parents qui bossent comme ils peuvent pour ramener de l'argent et essayer de donner un bon train de vie au seul gosse de la famille. Enfin bon, avec un père aussi insensible et salaud que le mien, j'étais voué à devenir comme lui, je pense. Sauf que je suis peut-être pire. Ouais, je suis pire en fait. Il se bourrait pas la gueule tous les soirs, certes il lui arrivait de baiser à droite à gauche, mais ça, ma mère n'en savait rien, ou alors elle faisait pareil, j'en sais trop rien. J'étais le genre de gamin débrouillard, qui demandait pas grand chose, de nature plutôt solitaire. Indépendant c'est ça, t'as tout compris. J'avais mes potes kangourous et j'étais content, c'était cool quoi. J'étais juste un petit merdeux qui faisait tout pour se faire remarquer, après tout. Puis arrive le point sombre de mon histoire -préparez vos mouchoirs les enfants-. A l'âge de cinq ans, on m'a découvert une insuffisance cardiaque grave, après avoir effectué toute une batterie de tests tous aussi creuvants les uns que les autres, plusieurs mois dans un hôpital, y'a plus joyeux pour l'épanouissement d'un gamin, vous pensez pas ? On me donnait même pas un an à vivre, alors allez expliquer à votre fils de six ans qu'il ferait mieux de fermer sa grande gueule et de profiter du peu de temps qu'il lui reste. Bien sûr, ça je ne l'ai su que plus tard, mais imaginez-vous à la place de mes parents : ils voient leur seul enfant avec un pied dans la tombe et en liste d'attente pour une greffe. C'est pas la partie la plus joyeuse de ma vie vous voyez, mais ça m'a pas empêché de vivre : regardez, on avait parié que je dépasserais pas les sept ans, j'en ai 22. Chouette la vie, non ?
Une année entière à passer la majeure partie de mes journées dans une chambre d'hôpital, à surveiller mon coeur et entendre les médecins parier sur ma date de mort. Au bout d'un an d'attente, alors que ma santé était au plus bas, on m'a annoncé que j'allais avoir un coeur tout beau, tout neuf et qui allait marcher tout seul. Oh c'est mignon dit comme ça, mais cette époque là a été la pire de ma vie. Mon corps aurait pu rejeter la greffe, ou bien même d'autres choses mais non, tout va bien. Si on oublie que je dois souvent aller à l'hôpital pour y passer des journées entières, pour vérifier si tout va bien, contrôler mon hygiène de vie. C'est bien la partie la plus drôle, mon hygiène de vie. Avec toutes les saloperies que j'ingurgite, je me demande comment il a fait pour pas exploser, mon coeur.

Arrivé à mes quinze ans, mes parents ont décidé de quitter l'Australie pour partir aux États-Unis, New-York plus précisément. J'ai pas eu de mal à m'adapter ou quoi que ce soit justement, j'en ressors beaucoup plus sociable. J'ai dit sociable, mais j'ai pas changé mes bonnes habitudes : emmerder le monde. Puis arrive la fameuse crise d'adolescence car oui tout le mode y passe, et je suis pas une exception. Certes j'étais un petit con, mais là, je devenais carrément odieux, je poussais le vice jusqu'à son maximum, pour tester les limites des gens. J'étais un marionnettiste, et tous les autres étaient des pantins. J'arrivais à cerner facilement les gens à force de les analyser, de les manipuler, etc. Fallait bien que je m'occupe dans cette grande ville, et que je me fasse remarquer. A seize ans, j'ai fait mon premier tatouage, et les autres ont vite suivis, très vite même. Puis quelques piercings aussi, juste comme ça, parce que j'en avais envie.
Plusieurs fois mes parents ont essayé de m'arrêter, de me contrôler comme ils le pouvaient. Je me contentais de leur rire au nez, enchaînant conneries sur conneries, ivresse sur la voie publique, plusieurs nuits au poste, des vols à l'étalage. Oui, tout pour me faire remarquer. Puis arrive la drogue. Ca commence par des joints, puis y'a un pote qui a pensé à toi et qui veut te faire tester la coke. Jeunesse écervelée, t'acceptes avec grand plaisir sans savoir jusqu'où ça va t'emmener. Mais tu regrettes pas, parce que t'adores cette sensation que t'as quand tu passes une soirée avec la Dame Blanche, que t'as l'impression d'être invincible alors que t'es qu'un foutu pion et que cette merde te dicte tout ce que tu dois faire, avant de contrôler ta vie. A dix-sept ans, j'étais vraiment pas un exemple à suivre mais je m'en foutais. Ça m'amusait, de tester mes limites et aussi celle des autres. Faut pas croire que j'me laisse aller tout seul, c'est trop con de se retrouver au fond du seau sans personne à ses côtés. Grâce à cette merveilleuse poudre, j'ai eu ma première relation avec un homme dans un bar, un soir. Je suis le genre de mec prêt à tout tester, et à me contre-ficher royalement de ce que l'on peut penser de moi. Faut pas mourir con, non ? Je savais même pas comment s'appelait ce type, quel âge il avait, rien du tout : tant mieux. C'était l'expérience d'un soir, je me suis amusé, lui aussi visiblement, il m'a dit qu'il garderait un très bon souvenir de moi. J'étais tellement défoncé que je n'me rappelle pas si il était blond, brun, ou même chauve après tout, j'en avais rien à foutre de ce qu'il pouvait penser de moi, alors je pensais rien de lui.

19 ans. Viré de chez papa/maman, je me débrouille comme je peux en bossant dans un magasin de musique afin de pouvoir me payer mon loyer, un peu de quoi bouffer et payer ma putain de dope surtout. C'est pas le job de mes rêves, mais faut dire que j'avais pas tellement de plans pour l'avenir, alors je m'en contente. Je me lasse pas du vieux disque de Hendrix qui tourne en boucle, alterné avec les Sex Pistols, ou encore les Red Hot. La musique, principalement la guitare, ça me permet l'espace de quelques minutes d'oublier tout. Je pense même pas à ma dope, je joue, j'use mes doigts sur les cordes qui sont aussi foutues que moi, et ça me plaît. Puis cette fameuse année de mes 19 ans, y'a eu un changement radical dans ma vie : on m'a ouvert les portes du mannequinat. Assez drôle comme situation quand même. Jamais de ma vie je n'aurais pensé qu'on me payerait un jour pour poser, défiler et porter telle fringue. Jamais de ma vie. Le mec qui m'a recruté dans la rue doit peut-être le regretter un peu, car on a pas toujours de bons échos de moi. Capricieux et grande gueule, je fais souvent déplomber les photographes, ce qui me vaut d'être sermonné mais je fais vendre : c'est peut-être pour ça qu'on m'a pas foutu à la porte encore.

Puis j'ai déménagé ici, à Londres. Prison dorée, je sais qu'un jour où l'autre je peux tout perdre, alors j'essaye comme je peux de contenir mes crises de nerfs, et de fermer ma gueule surtout mais c'est tellement tentant de rendre les gens fous autour de moi, les pousser à me haïr autant qu'ils m'aiment. Et j'avais trouvé une merveilleuse personne pour ça. Ma Mahël. Bambi, pauvre gamine orpheline, t'es venue te blottir dans les bras du méchant loup, si on peut dire ça comme ça. J'ai besoin de toi, de ta tendresse, de ton amour tout simplement. Pour te faire dégager cinq minutes plus tard et te regarder souffrir, mais sans cesse te voir revenir. T'aimer. Tu me rends fou, avec tes grands yeux de poupée, ton corps si frêle sous mes doigts assassins, ton parfum que j'inhale à longueur de temps, blotti dans ton cou. T'aimer comme un fou pour mieux te détruire. Te détester pour mieux t'aimer. Relation destructrice, jamais on en ressortira indemne. On en avait tous les deux conscience et c'est ça qui était beau. Ton au revoir a beau sonner comme un adieu, tu fais ça pour te rassurer, je le vois dans tes grands yeux d'enfant. C'est loin d'être fini, j'en ai la certitude.


prénom/pseudo : Manon. âge : 17 ans. pays : France. présence : 5/7. comment t'as atterri sur le forum ? sur un top site, ou un forum partenaire, je sais plus. qu'en penses-tu ? j'ai envie de lui faire l'amour.