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don't call my name. (initials ss)

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Saulo Marsh Saddler
Saulo Marsh Saddler
highsnobiety's not as shallow as you would imagine, it's way more shallow than that.

★ messages : 31
★ crédit : odairs, faustine.


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MessageSujet: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:27

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saulomarshallsaddler

ft. COLE MOHR ▬ (c) oaristys.
Ϟ t'as quel âge, t'es originaire d'où ? t'es né quand ? t'as un compagnon ? dis nous tout! J'ai une page wikipédia, ça devrait pas être trop compliqué pour vous de vous renseigner tout seul? J'ai vingt-quatre ans, je suis né le 10 janvier 1987 à Boston, dans le Massachusetts, d'une mère ex-mannequin ayant fait le tapin et épousé un riche chef d'entreprise de design d'origine argentine, j'ai vécu à Paris, puis à Londres, où je vis actuellement dans un appartement entièrement vitré au dernier étage d'un immeuble dernier cri, avec le plus récent mannequin que j'ai découvert. Néanmoins, cela dit, pourtant, je ne la baise pas, je ne suis pas comme ça. Je suis actuellement célibataire et dévergondé contre mon gré: la femme que j'aimais m'a forcé à la quitter pour ne pas avoir à le faire elle-même, et histoire que j'endosse la responsabilité de notre rupture. Si ça ne vous gêne pas – ça s'appelle une formule de politesse, en vérité, je me fous entièrement de si ça vous gêne ou pas – je préfère ne pas aborder la question. Je fais partie de la classe sociale aisée, voire surréaliste comparée à certains niveaux de vie qu'on peut observer dans les pays dits du « sud », et je ne fais rien pour changer les choses: les galas de charité me donnent envie de gerber. Je gagne très exactement dans les 7 500£ par mois, information qui n'a rien de top secret, et qui me donne les apparats d'un Dieu vivant, si l'on en croit les croyances modernes. Vous en savez assez pour me demander en mariage, je crois.
Ϟ quel métier exerces-tu et en quoi consiste-t-il ? Les snobs que je fréquente appellent ça « booker », et moi, j'appelle ça agent. Pour vous la faire courte, je travaille pour le compte d'une agence internationale de mannequins féminins, et j'ai tous les droits: je repère où je veux, en boite, dans la rue, dans les magasins, dans les berceaux, aux terrasses des cafés, en vacances, aux concours, aux galas, je repère et j'entraine, et si ça marche, j'engage. Le plus gros du travail est de placer tous mes espoirs en ma dernière trouvaille, et de lui faire comprendre qu'elle est unique, et qu'elle a un potentiel démesuré. Grâce à moi, elle enchaine les concours, les séances photos, et je lui crée un book, un portfolio, l'ajoute aux sites internet que je connais par coeur, l'incruste sur tumblr. Je l'accompagne aux défilés – être vue avec moi ne peut lui apporter que des bénéfices – et la présente aux personnes qu'il faut; après tout, mon salaire dépend de sa réussite, et je sais le lui faire comprendre: au premier pas de travers, elle retourne d'où elle vient. Je déteste ce métier. Je déteste martyriser ces pauvres filles, je déteste perdre mon temps à les regarder marcher sur un socle en plastique, comme un père attend ses filles à la sortie de l'école. Ce métier est ancré en moi comme un organe en plus, malformation dont je ne saurais me défaire: la mode m'appartient, je suis elle, elle est moi. Ces corps et ces visages, dont je décide de s'ils seront ou pas les modèles de la beauté de demain, sont tout ce dont j'ai besoin pour me sentir bien, pour me supporter. Je dois être un mac des temps modernes.
Ϟ que penses-tu du monde de la mode ? La mode. Ça s’appelle un mot qui fait fantasmer tout le monde, mais que personne ne saurait définir, pas vrai ? Est-ce qu’on parle d’une abstraction, d’une idée, d’une invention humaine, d’un besoin humain, d’une histoire, d’événements, de personnes ? Je n’aime pas tout dans la mode, dans ce que ce mot symbolise, loin de là. Je hais Karl Lagerfeld, mais j’adore Chanel. Les mannequins m’emmerdent, je les aime toutes. Impossible pour moi d’envisager l’absence de cet univers, il fait partie de moi, j’ai grandi caché dans les penderies de ma mère, où se succédaient les pièces de collection, une fois, même, j’ai essayé chacune, l’une après l’autre, de ses chaussures. Ce n’est pas que je connaisse le milieu de la mode, c’est qu’il est mon placenta : je visitais les boutiques des créateurs déjà dans le ventre de ma mère, d’où j’observais les paillettes et les dentelles finement reliées au travers la fine membrane de peau claire que transperçaient les lumières des boutiques de luxe. Ne me racontez pas d’histoire, ne vous la jouez pas devant moi : votre univers, c’est moi.
Ϟ quels sont tes rapports avec les mannequins ? S’il y a des filles qui me haïssent quelque part dans l’univers, ce sont celles qui ne sont pas mannequins, justement. Car je n’ai aucune pitié pour celles qui échouent. Je regarde les concours et les auditions d’un œil las, la tête dans les mains – quand elles sont trop laides ou trop grosses, il m’arrive même de fermer les yeux. Parfois, je leur demande ce qu’elles font là, nous discutons un moment, et je leur conseille de trouver autre chose ; un job dans une cafétéria, une boulangerie, dans une crèche, peu importe, mais pas ça. Les filles qui ne sont pas faites pour ça, je les repère au premier coup de rétine. Les mannequins me connaissent toutes, surtout celles qui sont tout près de l’être : quand je passe dans les couloirs, elles ont subitement envie d’aller aux toilettes, et nous nous croisons miraculeusement. Je les vois alors marcher les pieds en croix, se mordant intérieurement les joues pour creuser leur visage, regardant droit devant elles. Je souris. Mais mes sourires ne veulent jamais dire grand-chose. Les mannequins que j’ai hissés au sommet ne savent plus quoi m’offrir pour me remercier ; elles pensent que j’ai déjà tout, et c’est bien normal. Nous entretenons rarement des rapports intimes, Milo reste l’exception qui confirme ma règle. Elles sont souvent pour moi des objets de fascination, d’admiration, des arts vivants, mais question intimité, je préfère les journalistes ou les stylistes – peut-être pour la raison évidente que leur vie ne dépend pas de moi.


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prénom/pseudo : alizé/oaristys. âge : 21. pays : france. présence : 7/7, rp le week-end. comment t'as atterri sur le forum ? avec muze, on a eu une illumination. qu'en penses-tu ? je crois que c'est exactement ce qu'il nous fallait ♥



Dernière édition par Saulo Saddler le Lun 5 Sep - 10:08, édité 8 fois
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Saulo Marsh Saddler
Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:28

don't call my name. (initials ss) Xcr510

    ❝ La moralité moderne veut que l'on accepte les normes de son époque. Qu'un homme cultivé puisse les accepter me semble la pire des immoralités. ❞ — oscar wilde.

" - Sache pour ton information que Saulo Saddler est en train de marcher vers nous.
- Oh my...!
- Vite !
- Saulo Saddler ?
- Tu es nouvelle, je t'expliquerai.
- Il arriiiiiive...!
- C'est vers moi qu'il vient ?
- Je n'arrive pas à y croire, il vient, te regarde alors qu'il ne te connait pas et que TU-NE-LE-CONNAIS-PAS.
- Il est scandaleux ce type.
- Oh, salut Saulo.
- Bonjour Saulo.
- Ca va Saulo ?
- Heu... Moi c'est Anna...
- Dès que je t'ai vue j'ai eu envie de chanter quelqu'un m'a dit, d'acheter une Rolex et de réformer l'économie. Enchanté. "

Je suis agent mannequin. Ça veut dire que je m'occupe de vous. Je suis américain. Ça veut dire que je suis l'homme de votre vie. Par "vous", s'entend vous qui, à l'entente intérieure du mot "agent", avez senti vibrer vos oreilles, vos doigts vous démanger, vous qui savez de quoi je parle, qui connaissez le monde auquel je fais référence. Nous savons, entre nous, qu'il n'est pas besoin d'explication, vous souriez, je souris - plus discrètement - nous allons nous installer dans un café, et le monde sera sauvé. Votre monde. Votre monde est étonnement relié à votre fortune, votre succès, le nombre de magasines dans lesquels vous apparaitrez. Je ne suis pas ici pour calculer vos rentrées et sorties mensuelles, je suis là pour le bonus, le bingo, je suis le joker dont vous ne pouvez pas vous passer. Je travaille pour moi tout seul, j'ai terminé ma khâgne brillamment et j'ai parfait mes études en stylisme haut la main. Je n'ai pas vingt cinq ans, et pourtant je travaille avec des femmes mariées - la quarantaine, et des gamines de seize ans. Je porte des costards Armani, des Ferragamo noires à bout renforcé, je prends sûrement plus soin de ma peau que votre petite soeur. Évidemment, j'ai les moyens de vous rendre heureux, surtout heureuse. J'ai su depuis tout petit que je n'avais que deux options compte tenu de ma lucidité et de mon hypersensibilité: tenir les ficelles, et voir comment ça marche, ou bien rester de l'autre côté du miroir, de votre côté, et subir ma propre existence. Je suis un libérateur en recherche d'absolu, me débarrasser de moi c'est possible: c'est en plaçant tous mes intérêts, tous mes espoirs en vous. Chacun de vos corps est pour moi un investissement, j'y place une part de moi, un peu trop lourde, un peu trop laide, et je ne garde que le plus léger, le plus délicat. Je suis un manipulateur, mais vous n'avez pas à vous en faire, je suis là pour vous.

Je ne suis pas gentil, c'est un fait. Plus encore que de m'ennuyer et vous faire plaisir à vous mépriser, j'ignore simplement votre existence. Nous discutons, vous m'appréciez, vous me complimentez, je suis curieux, je vous pose des questions à propos de vous, vous êtes flattée de me répondre. Un échange d'informations que vous pensez équitable. Vous ne connaissez rien en mathématiques de l'existence, et je suis le Socrate des temps modernes. Vous me direz que j'en fais un peu trop. Le seul avantage que je possède sur vous, c'est de croire en vous. Croire en l'humanité. Je ne suis ni désabusé ni trop lucide, ni drogué à l'heroïne ni amateur de sexe sale. Je ne me prends pas pour une star du rock. Je suis en enfant des temps modernes tels que vous, déjà vieux et anciens, vous ne pouvez encore vous imaginer. Le temps dépasse de loin votre invention subjective pour arriver à le compter et le découper: le temps vous dépasse toujours, va toujours plus vite que vous. La mode n'existe pas à proprement dire, la mode est toujours dans la conception, rien n'est à la mode de ce que vous choisissez, la mode est toujours un embryon du futur en gestation, quand la mode sort pour vous, elle cesse d'être mode. Ma mère, ancien mannequin devenue botoxée et inutile, laminée aux antidépresseurs tout l'hiver et les jours de catastrophes naturelles, peut être fière de moi, je suis le fils idéal. Le fils Saddler est un garçon parfait, beau, brillant, intelligent, gentleman, en bonne santé, et, en plus, je baise (les mains!) des filles des amies de ma mère - qui de ce fait tentent toutes de me caser avec leur fille.
Je suis né un 10 Janv. 1987, à Boston, Massachusetts, de nationalité américaine (New England), mère américaine, père américain d’origine argentine. Dès mon plus jeune âge, mon caractère à tendance versatile (oui, je suis un verseau à part entière, moi) m’a tout de suite fait rejeter l’amour de ma mère de façon dramatiquement racinienne. Mais comme on dit, le passé nous rattrape. Vous me direz, un nom, ce n’est pas un passé, mais moi je vous réponds, un nom, c’est une histoire. Quand, à Boston, on voit marqué Saddler sur les dossiers, on prend. Mes nerfs ont été poussés à bout lors de mon entrée à l’école maternelle. Les autres enfants m’adulaient, je commençais à découvrir le monde qui devrait être le mien pour toujours. Je savais déjà, à cinq ans, que j’allais finir par me suicider au milieu de toute cette masse de golden-boys. J’étais excellent élève, mon père, qui recevait mes bulletins trimestriels par fax de son bureau, était très fier de son petit Saulo, ma mère, écrasée sous la déprime, soutenue par le Prozac et la coke (très cliché, décidément), se forçait à relever ses cernes pour tenter un sourire convainquant, et moi, je voulais à tout prix faire plaisir. Faire plaisir, c’est vraiment ce qui m’a toujours plu. Je crois que faire plaisir me fait d’autant plus plaisir qu’on me fasse plaisir à moi. Or, dans ce monde-ci, ça marcherait plutôt dans l’autre sens. Mais enfin, c'est aussi pour satisfaire ce trait de caractère que je suis devenu agent.

Au collège, j’ai commencé à deviner que je plaisais aux filles. Depuis que la professeur d’économie débutante –cours auquel mon père avait insisté pour que je participe- m’avait glissé une main sous la ceinture, j’avais pris en compte dans mes capacités ma jolie figure. Heureusement, à mon époque, les filles de millionnaires étaient encore vierges à douze ans. (Maintenant, vous n’avez plus qu’à surveiller vos petites sœurs, moi je m’en fous, je suis fils unique). Ma vie allait toujours bon train (je jouais aux jeux vidéos), mes notes suivaient, mais je commençais à entrer à plein pied dans mon monde de merde. Le concours de celui qui tirerait le plus de thunes à son paternel pour la soirée de vendredi, celui qui se ferait offrir la montre la plus chère, celui qui aurait une voiture le plus tôt… On commençait à souffrir de la frustration abjecte, à sourire des plaisirs superflus, bref, à concevoir le bonheur dans une carte de crédit. Plus je grandissait plus j’avais besoin d’air, j’étouffais.

A seize ans, j’avais déjà le nez plein de coke, mon propre studio au cœur de Boston, une petite amie mannequin anorexique, bref, j’étais donc comme tout le monde. Tout a changé que je l’ai rencontré. C’était un mec passe-partout, un mec transparent, presque un looser, à y regarder de loin. Il écoutait de la merde française, s’habillait de couturiers italiens et pratiquait, pire que tout, une religion. Protestante. Les profs ne l’aimaient pas, il n’était pas assez stupide, les filles le trouvaient trop sensible, les garçons trop faible et trop intelligent, mais moi, quand j’ai croisé son regard, j’ai tout de suite compris.
Je l’ai croisé pour le centième fois lors d’une soirée étudiante au Landstear, là, j’ai enfin osé lui adresser la parole. L’alcool m’eut aidé, il est vrai. Je suis venu me pendre à la boutonnière de la veste de son costard Armani, me mirant dans les verres fumés de ses Ray Ban, je lui ai demandé de me sortir de là. Il m’a prit par le bras, tellement sérieux et concerné que j’ai failli me foutre de sa gueule. Je pensais qu’il allait me ramener chez lui, me filer un verre et me présenter sa sœur, mais, croyez le ou pas, ce mec m’a traîné, à cinq heures du matin, à la bibliothèque de Boston, dont il avait le code d’entrée, je ne sais comment. C’est là-dedans que je me suis ouvert comme un livre, violé, arraché à moi-même, à ce mec si bizarre. Je viens de vous présenter mon meilleur ami. A partir de cet instant, ma vie a totalement déviée. J’ai lâché la main de ma copine camée, de mes potes flambeurs, je me suis mis à étudier, à écouter de la soul, à jouer de la guitare, à rencontrer des babos de la classe riche, des mecs qui, au lieu d’insulter les clochards dans la rue, les ramenaient chez eux pour leur faire à bouffer. Je commençais à reprendre pied, à sortir la tête de l’eau. Lors de mes dix-huit ans, j’étais un gars heureux.

Quand ce qui n’aurait jamais du arriver arriva, évidement. Mon père avait décidé qu’on allait s’installer à Paris. Lui pour le travail, la clinique compétente pour ma mère, qui en était à sa trentième tentative de suicide –bien que sa vie elle-même soit un suicide permanent-, et les « fréquentations » pour moi. Comment cela ? Les fréquentations ? Oui, mon père avait été un jeune homme à la Donald Trump, débarqué d'Argentine à l’âge de quinze ans, fait fortune en se débrouillant seul, il était à soixante ans un vieux type en costard hors de prix, cigare et chevalière, billets dans la poche, radin comme Picsou et encore sexy comme jamais. Il désirait que son gamin devienne un robuste tireur, un pur sang, ma vie d’avant ma rencontre avec D. lui allait parfaitement. En plus, ce con n’aimait même pas Chaka Khan. Bref. Ce fut court : « La musique, la religion, la littérature et le théâtre, c’est pour les pauvres et les pédés, toi, tu es un homme, un vrai, un Saddler. » J’ai donc du faire mes adieux à celui qui m’avait rendu heureux pendant trois années entières, auquel je l’avais bien rendu, et préparer mes bagages.
Nous arrivâmes à Paris en grande pompe. Les relations de mon père dans la ville étaient énormes, les gens se pressaient devant le fils Saddler, lui offraient leurs cartes, lui proposaient toutes sortes de soirées, mon père lui-même m’y encourageait. Je restais méfiant. Je me replongeais dans le bain bouillant en ne trempant que le bout d’un orteil mal assuré. Je connais tellement bien ces goldens boys and girls, leurs coutumes, leur mode de vie, on n’allait pas m’avoir comme ça. J’entrais alors en hypokhâgne, ce qui chagrina à peine papa (il avait appris que c'était prestigieux, vous comprenez). À côté de ça, ce repos apaisant de l'esprit, la grande vie parisienne. Là-dedans, il m'a semblé revivre mes années de collège. Les gamins étaient tous en train de baver devant des mannequins, devant ces bancs de thons fond de teinés, ils ne connaissaient pas grand-chose mis à part la marque de la voiture de leur voisin et le nom de leur caniche, que voulez-vous, ils se ressemblent tous, leurs fronts lisses et creux ne semblent que refléter la marque de leur costume de grand.
Alors tout a merdé. Je suis parti à Londres pour y être manager mannequin, et je l'ai rencontrée. Accro à elle plus qu'à la clope, plus qu'au soleil, plus qu'à l'air pur. Le monde que je fuyais s'est emparé de moi et m'a recouvert comme un châle brûlant, et j'ai plongé dans l'univers de la mode – le seul et l'unique qui me ressemblait parmi les métiers qui étaient à ma portée. Trop facile, beaucoup trop facile pour moi, je n'ai rien eu à faire pour percer, la renommée de ma mère m'a ouvert toutes les portes. On dit que je suis le plus jeune et sûrement le meilleur à ce jour. Je ne fréquente que des gamines trop maigres et trop niaises, des fifilles un peu perdue qui rêvent encore au prince charmant, des maquilleuses complexées, des photographes névrosés, des stylistes pédérastes. Je ne trouve que des artistes ratés sur mon chemin, je ne plais qu’à des ignorant-es, des philosophes perdus. Cependant, que voulez-vous, je me laisse faire. Le luxe est le plaisir destructeur des lucides.

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- Vous saviez qu'on peut maintenant se faire incinérer et transformer ses cendres en
diamant pur?

- ... parce que tu considères que les mocassins se portent sans pompon en été ?
- Mary Felman.
- Celle qui a sucé Conners au Bloom's ?
- Pas que je sache...
- Alors je vois pas.
- Encore un truc que ta femme portera après ta mort jusqu'à la date limite du deuil obligatoire. Après ça se revend et ça part en fringues, tes cendres, mon vieux.
- Me réincarner en soutient-gorge, pourquoi pas...
- Soixante dix millions de dollars ?
- Trente livres la pipe, là bas.
- L'individu est obligatoirement soumis à sa classe sociale. En affirmant ça tu te places exactement dans le paradigme que tu énonces: affirmer qu'il y a des classes sociales et des fatalités qui en dépendent, c'est créer la classe sociale, faire savoir aux prolétaires qu'ils sont prolétaires, et qu'ils ont des possibilités et des interdictions politiques et sociales relatives à leur classe, et qu'ils doivent se rebeller. Alors tu vois, moi, la démocratisation de l'art...
- Le marxisme, c'est le silence ?
- Allanson, je l'emmerde.

Nous allons avoir un problème. Certes, nous avons les mêmes revenus, les mêmes gueules, les mêmes fringues, le même langage, mais notre pensée n'est pas la même. Si je suis encore plus mauvais que vous, c'est que je trouve le moyen de n'être jamais parmi vous. Votre société me dégoûte, votre façon de vivre me révolte, vos faux dons, vos prières intéressées, votre autopublicité scandaleuse. Natasha Poly a épousé Peter Brakker! Non, tu plaisantes? Oh, ma chérie, c'est merveilleux! Je suis le citoyen vertueux, le rêveur sacré du peuple, le poète des bas fonds, le lâche des temps modernes. Je me demande sans arrêt au milieu de vous ce que je fais ici. Ma condition me colle à la peau, coule dans mes veines comme un sang empoisonné qui me fait vivre encore et toujours, un boulet que je me traîne au bout d'une chaîne, stupide et prévisible, une ombre angoissante et paniquante. Je vis comme vous, mange les mêmes choses que vous, c'est une vieille pensée d'humaniste de merde qui ne se bouge même pas le cul pour fourrer son nez dans ce qui lui donne envie d'éternuer. Je suis un putain d'impuissant. Je vis dans un monde où les putes sont à poil, la vodka coule à flot, l'argent sert de papier cul, et j'arrive même pas à bander.
Je les aime, ces classes moyennes que vous méprisez, la classe qui regarde les défilés Chanel sur un ordinateur qui n'est même pas le dernier cri, les classes qui achètent leurs fringues chez h&m ou, pour avoir l'impression que c'est plus classe et qu'elles ressemblent à l'affiche, sur les sites internet américains et anglais, je les aime, celles qui jouent aux princesses, celles qui rêvent des mannequins que je fréquente, celles qui pensent encore que toutes les riches sont désillusionnées et vivent pour mourir, j'aime l'hystérie du peuple pour ce qui de nos jour remplace le sacré, et même Dieu: les riches, et la consommation. Mon coeur se gonfle pour les pantins de l'humanité, ceux qu'on fait marcher à la baguette, ceux qui se laissent guider par tradition, lassitude, ceux qui ne réagissent plus vraiment, ceux qu'on a insérés au programme. J'aime ceux qui marchent droit, qui se lèvent pour la messe tout en rêvant d'être le diable, l'humanité est en moi tout entier, et la toucher me donne des vapeurs. Je suis un chien qui se déguise en étalon.
J'en suis malade. Je vomis les corps de rêve, les grands restaurants, les voitures de luxe, les traditions aristocrates, les familles de l'ancienne noblesse qui ne sont plus de ce monde - l'heure est à la mondialisation, l'heure est à l'uniformisation, je veux me fondre dans l'univers et dans les corps, je veux être tour à tour le roi, le bouffon, le valet, le mendiant. Sempiternel masque de plumes, je suis le clown sans maquillage, le serpent sans sornette, le chien sans mâchoire. Mes pas suivent le rythme immonde de ma vie sans réclamer de détour, mon âme se débat pour s'échapper. Je cours sans cesse après moi-même, de jour en jour, de nuit en nuit, je ère entre deux mondes, fantôme esclave de ma paresse. Il faut arrêter de m'admirer, arrêter de m'inviter, arrêter de me vénérer, arrêter de vouloir être moi, je suis le suicidaire qui ne saute jamais. Le branleur qui ne tire jamais.
Je vous plais. Je le sais. Je vends et offre du rêve et des histoires de ce genre à ceux qui sont prêt à payer de leur fidélité (et de leur corps) pour les entendre, je berce les nuits de ceux qui pensent que la vie se résume à l'idée qu'ils s'en sont fait. Je vends de l'assurance à ceux qui ne savent même pas ce que c'est. Je rassure ceux qui font semblant d'avoir peur alors qu'ils n'ont plus rien en eux. Je vous fais croire que j'y crois. Je marche, insensiblement, inlassablement, après vos pas, dans les marques que laissent vos pieds dans le sable du destin, j'éteins les lumières de votre petit monde après votre départ, après que vous ayez oublié de les éteindre. Je vous habille et vous dorlote comme un petite poupée. Je suis le modèle de l'horrible matrice. L'imitateur sans trêve du modèle que je hais.
(Voyez-vous, notre problème, c'est que je vous déteste.)
Je vous embrasse tendrement,
Sauller.






Dernière édition par Saulo Saddler le Lun 5 Sep - 0:37, édité 9 fois
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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:28

don't call my name. (initials ss) Ff90mb

    ❝ On ne peut plus dormir tranquille quand on a une fois ouvert les yeux. Il grêle dans mon cœur, et mon intestin pleut. ❞ — pierre reverdy & saulo saddler

« Je suis chez Elite paris, milan, barcelone, Ford NY et IMG london. J'aime beaucoup Chloé et Isabel Marant. J'adore défiler pour Chanel et Lanvin et votre dernière question ? Ha oui, non je suis célibataire. *regard lointain* je dois y aller. bye bye see you later. » Je regarde une dernière fois son petit sourire candide et coquin, le sourire d’une gamine, et je ferme la fenêtre, écœuré. Elle est comme les autres. Elle n’est « que » que comme les autres. Une môme poussée trop tôt dans le monde des grands, à qui on n’a pas assez lu d’histoires de prince charmant, une môme qui, à seize ans, aurait dû aller au cinéma avec ses copines fantasmer sur le dernier acteur en vogue plutôt que d’enchainer les shootings auprès de photographes pervers. Ce qu’elle aime, Milo, c’est aimer. Ce n’est pas moi qu’elle aime, non, c’est l’excitation, la fièvre de l’amour naissant, tout simplement parce qu’elle n’est pas assez mature pour s’oublier quelques secondes seulement, le temps d’aimer vraiment. C’est pas contre elle, que j’en ai, c’est contre moi. Je suis un géant tombé amoureux d’une petite sœur. La dernière chose que je peux m’offrir, à présent, c’est de la laisser grandir, en espérant profondément qu’elle sache se protéger des hommes. Désolé, Milo, mais je ne suis pas ton grand frère perdu, et je ne le serai jamais. Je ressens en moi mes sentiments s’apaiser, autrefois brûlants : après notre rupture, je t’ai détestée, je t’ai haie, parce que je t’aimais, après tout, ça revenait au même. A présent, la tempête se calme, je commence à m’habituer à t’oublier, les nuits sans toi me semblent moins fades. Putain, comment j’ai pu tomber amoureux de toi, t’es exactement comme celles que je fréquente à longueur de journée, souriantes, caractérielles seulement quand elles savent qu’elles peuvent se le permettre, discutant avec maman sur skype toutes seules dans leur grande chambre d’hôtel, publiant sur leur blog des conneries à propos de l’Amour, conneries que même une fille de vingt ans qui connait la vie ne marque plus. Peut-être que je t’ai aimée comme j’aime éperdument ce monde – parce qu'il est le seul à savoir m’atteindre.

Assis à la terrasse du Lobster, avec Tim Delaroche, économiste brillant rencontré à New York il y a de ça cinq ou six ans, sûrement ce qu’on pourrait appeler un ami. Tim est passé à Londres pour affaires, et en a profité pour me voir. Il tient à la main le magasine Style, et observe la fille sur la couverture avec un air d’adulation. Je soupire en touillant mon sorbet citrons-vodka. « Irina. » Tim relève la tête, fronce le nez. « Hein ? » Je me concentre sur mon cocktail. « Elle s’appelle Irina Liessina. » Tim sourit, et repose son regard sur la page de couverture de Style. « Tu me la présentes ? » Le citron commence à fondre au milieu de la vodka, et à décorer le liquide fluide de minuscules zestes collants. « Elle a seize ans. » Soudain soucieux, Tim repose le magasine et se penche sur moi. « Alors c’est terminé, toi et Miloslava ? » Je redresse la tête. « Comment tu sais ça ? » Tim hausse les épaules. « J’ai trouvé l’info sur le net, pendant que je patientais à l’aéroport. Peu importe. Tu tiens le coup ? » Je fronce les sourcils. « Pourquoi je tiendrais pas le coup, d’après toi ? » « Saul, ça fait quand même neuf mois. C’est ton record, tu le sais ? »
« Neuf mois de vent. C’est sans importance. » Les zestes qui nagent dans le cocktail me font penser à des poissons morts à la surface d’une eau transparente et brûlante, chauffée à blanc, et la boule de glace qui s’étale peu à peu sur le côté du verre, un iceberg de décor de studio photo, qui se casse la gueule sous la chaleur, dégageant une odeur de souffre à s’en faire péter la tête. Ce cocktail est définitivement imbuvable. Tim comprend que la discussion s’arrête là, et il a la bonne idée de changer de sujet. « Avec qui tu sors en ce moment ? » « Jenna. Styliste. » « Bonne ? » « Conne. » « Parfait. Au fait, tu as vu pour ce mannequin qui s’est suicidée, la semaine dernière ? Un truc genre Keke, ou Koko… » Le temps est lourd et chaud, blanc et aveuglant. Les pupilles de Milo auraient rétréci par ce ciel, et le bleu doux de ses yeux se serait changé en bleu paon. « Ouais, c’est moi qui l’avais repérée, l’an dernier. » « Et vous faites quoi, dans ce genre de… cas ? » « Elle est virée. » Tim me regarde fixement, et éclate de rire.

don't call my name. (initials ss) Karmenpedarusoccermodel

Vogue ne nous avait pas menti: si ses articles sont pompeux et dénués d'intérêt littéraire, ses représentants le sont tout autant. Autour de nous, des laiderons s'enveloppent de tissus chanel pour se donner l'air baisable, de vieux homosexuels chauves et hurlant contre leur i-phone portent des vestes galliano pour faire croire qu'ils n'ont aucun complexe. Des adolescentes hystériques qui imaginent que tenir un blog est synonyme de galerie d'art titubent sur leurs talons gigantesques en pouffant, leurs cheveux trop lisses pour être naturels puant à dix mètres le cramé dû à leur fer à lisser. Tout le monde fait semblant d'être pressé et de courir partout, alors qu'on sait tous que les riches n'ont rien à faire, aussi trépignent-ils sur place, leur narcissisme pesant trop lourd au fond de leur froc. J'évite de regarder Semen, attaché de presse, drogué, amateur de films pornographiques japonais, et sûrement encore plus taré que moi. Ce défilé n’a aucun intérêt, je me suis forcé à venir pour Alice, uniquement parce qu’elle me l’a demandé. Un mannequin sort du blocus, et est aussitôt hélée par son prénom de tous les côtés. Une raie simple sur ses cheveux blonds raides, un petit sourire et un signe de la main adressé à la foule, la bouche entrouverte comme si elle ne savait faire avec son visage que ce qu'on lui avait appris depuis son départ de Russie – ce qu’un mec comme moi a du lui apprendre. Je ferme les yeux, l'éther ne me fait déjà plus aucun effet, et je commence à m'emmerder. Deux autres mannequins sortent en se tenant par le bras, et une fille à côté de moi se met à hurler en sautant sur ses louboutin. Les deux nanas sont immenses, leurs jambes sont blanchâtres et maigres, leurs joues creusées et, sous une couche de fond de teint, on discerne deux énormes cernes bleus. Je vois alors marcher deux grandes tiges de métal sur lesquelles sont épinglées des fringues de marque, sans âme et sans paroles, tout juste quelques coups de pinceaux pour colorer leurs joues grises. Fantômes de chair. Que j’aime. Et je repense à l'Argentine, et ses soirs dorés au soleil, ses gitanes aux peaux tannées, aux sourires ridés pleins d'amours et de cœur, et je me dis que, peut-être, la vraie vie est ailleurs. Je repense au Brésil, et ses filles trop grosses aux cheveux noirs qui dansent dans les rues sous les fenêtres trop chaudes en chantant des airs oubliés. On me tapote l'épaule, et les plaines burinées de la vieille Andalousie s'envolent pour laisser place au visage d'un type d'une quarantaine d'année qui me dévore des yeux. Il me jette le regard fatal de la grande folle, et passe sa langue entre ses lèvres. « Un booker ?... » Son ton est coquin et moqueur. Je soupire. Dites « booker », et je saurais qui vous êtes. Je ne peux même pas demander à Semen, qui est pédé aussi, de me débarrasser de lui, parce que Semen est sûrement le type le plus classe et le plus masculin que je connaisse, et qu'il a une sainte horreur des grandes folles. « Un genre d’agent, on peut dire comme ça. » Sa poitrine imberbe est visible sous sa chemise trop déboutonnée, et j'aperçois en coin Semen en train de discuter avec un photographe. C'est toujours sur moi que ça tombe, ce genre de merde. « On dirait bien que la mode ne fascine pas le jeune booker... » Je sursaute brutalement, et le fait sursauter dans le même temps. Mon regard bleu plonge dans le sien, ma clope coincée entre mes dents. Je le menace du bout de mon stylo bic. « Vous feriez une erreur de penser que je possède une quelconque morale. »
Il ne comprend rien, et me regarde, interdit. Comment lui dire que tout, tout me plait, tout sauf lui? Je me casse. Semen m'attend pour entrer; le premier défilé a déjà commencé. Nous sommes relégués au second rang, juste avant les pisseuses teneuses de blogs. Je fais semblant d'être pris d'une quinte de toux et plonge en avant, glisse de la mescaline dans ma bouche avant de me redresser comme si de rien n'était. Semen est déjà défoncé, il a cet air trop sérieux et concentré pour être crédible à mes yeux. Les mannequins défilent sans sourire dans un style quartiers riches années quatre-vingt, Paris, sur un son électro français répugnant. Personne ne pige que c'est La Bohème d'Aznavour, qu'il faut passer. Tant pis, je la chante dans ma tête, et l'intérieur du hangar se transforme en boulevards immenses bordés d'immeubles haussmanniens, et une pluie fine et froide commence à tomber sur les dalles de pierres, ses les capuchons de plastique rouge, sur les roses à lèvres perlés. Du haut d'un appartement s'évapore un air de Polnareff, love me, please love me, et vient caresser les mains d'une femme arrêtée devant une boutique de fleurs - pantalon plissé et talons noirs. Soudain, les mannequins distribuent des sourires aux inconnus de la foule à leurs pieds, leurs joues se colorent, la graisse remplit leurs ventres, leurs cuisses, leurs poitrines, faisant exploser en mille bouts de tissus leurs vêtements trop serrés. Une javanaise s'invite sur scène et, dans des robes aux couleurs explosives, les mannequins tournent sur elles-mêmes, bras levés, découvrant leurs bas chantal thomas. Je crois que Semen baille à côté de moi, mais je ne vois plus le défilé depuis longtemps. Tandis qu'une colombe traverse le faux ciel, la voix de Françoise Hardy murmure et résonne dans la salle, tandis que les mannequins en costumes dandys font leur entrée. Elles n'ont même pas fait demi-tour que déjà, Marcia Baila fend l'air, son maximal. Les mannequins portent toutes des masques rituels du monde entier, surtout arabes et asiatiques. Le public frappe le rythme des mains, les jeunes hommes claquent des doigts et bougent les pieds, tandis que les mannequins défilent en rouge et flash en balançant des hanches à outrance. Sur le rebord de la scène, un vieux manouche accompagne le tout au banjo. Un mannequin arrive sur le podium en mangeant une pomme, ses joues fardées comme jamais. Elle défile la pomme à la main, arrive au bout, penche la hanche à droite, adresse un clin d'oeil aux jeunes hommes au premier rang, repart en roulant des fesses. Total look jean-paul gaultier. Vert. Orange. Hou wou hou wou.

La foule se dirige vers la sortie, mais le premier et second rang a le droit de partir cinq minutes avant les autres dans le calme. Je m’allume une clope devant la sortie des artistes, en réalisant que je n’ai pas suivi une seule seconde le défilé. Alice sort la première, dans son legging cuir moulant, son sac à main se balançant derrière elle, et me saute au cou. « Alors ? » Je secoue la tête avec enthousiasme. « Tu as été sublime, je n’ai vu que toi. » Alice, radieuse, m’adresse son plus beau sourire. Elle s'est changée, démaquillée, et elle est à ce jour ma plus merveilleuse trouvaille. Son verni rouge sang est toujours collé à ses ongles longs, et elle passe sa langue sur ses lèvres en jouant de ses longs cils noirs. Je ne peux pas m'empêcher de l'embrasser sur la joue devant tout le monde. Dans le tas, une journaliste crie mon nom. Ma main vient enserrer la taille d'Alice, et je l’emmène avec moi sur l’avenue. Semen glisse la carte magnétique de l'hôtel dans la poche de ma veste et s'éclipse. « Je vais t’acheter un jus de fruit, attends moi là. » Je la laisse plantée au milieu du trottoir, où la rejoignent très vite d’autres mannequins, pour la pause clope. J’entre dans la supérette, et empoigne rapidement un jus pressé en bouteille 100% naturel, et me dirige vers les caisses. Il y a la queue, je patiente en regardant le plafond. Tout avance à deux à l’heure, et là, au milieu de ces néons blafards et de ces odeurs de viande crue écœurantes, je sens ma vie s’écouler. Contre ma peau, dans mon ventre, dans mes yeux, partout je sens le temps passer me picoter le derme, et je n’ai plus qu’une envie : sortir de là, et marcher, marcher le plus loin possible, jusqu’à m’oublier, et le temps avec. « Monsieur ? » Je redescends de mon délire – sûrement provoqué par la drogue que j’ai prise pendant le défilé, quoi qu’à présent, je ne suis plus sûr – et pose ma bouteille sur le tapis déroulant : mon regard tombe sur la caissière, et le monde finit.

Les gens dans la queue gueulent parce que ça n'avance plus, mais c'est trop tard, je suis déjà perdu. Son visage est une bénédiction, sainte marie mère de dieu, une apparition. Des lumières argentées explosent dans ses yeux bleus, de la poussière d’étoile sèche et brillante vole entre ses mèches ignescentes, un tableau surréaliste échoué sur l’écume ; une danse mazurkale entre les arbres rouges. Je l’observe, sous le choc, la main levée, comme un peintre dont le portrait de Vénus se serait soudainement animé, et elle rougit. Je souris, inconscient, sourd aux gémissements du peuple pressé par le temps qui les enferme, derrière moi, et la dévore des yeux jusqu'à plus faim. Elle ne sait pas qu'elle est une merveille créée par la terre, elle ignore qu'elle est unique. Et c'est parce qu'elle l'ignore qu'elle l'est. J'ai trouvé une perle dans un coffre rouillé. Un ange dans un costume d'ouvrier. Face à elle, la pensée perd son sens, et laisse place à l'âme pure et brûlante. Le monde se met alors à tourner, et je lui reprends des mains le jus de fruit à présent mien, mon regard tente de la transpercer, mais comme toute créature divine, elle est imperçable. Elle a ce visage des enfants pauvre de Roumanie, ces femmes aux regards fiers et aux pommettes hautes, aux yeux d'argent. Ce qui se pense beau s'avale, se caresse, se voit soi même dans les iris des autres, se compare, se croise, ne découvre que lui, chaque jour, chaque seconde, ce qui se pense beau ne s'est jamais regardé. Le beau qui s'ignore n'existe pas, d'habitude. La beauté nait du rien, du bâclé, du détail dans le chaos, de la lueur dans le noir, de l'euphorie de l'espoir dans le désespoir. Le négligé, en tout ce qu'il a de conscient, reluis, plein de finition, d'immaturité, il est comme un chef d'œuvre qui ne s'est jamais vu, une lumière faible dans une rue qui donne sur un pont noirci par la brume, que je vois parce que je me perds, parce que j'ouvre les yeux plus grand que le monde, moi, je sais voir les perles dans les huitres cassées, et les diamants dans les coffres rouillés.
« Je dois te parler en privé. »
Je crois que c'est moi qui ai dit ça.

Tout est noir dans ma vie, dans mon rêve. Des plumes d'anges tombent au ralenti du plafond immense et nacré. Tout est flou quand j'ouvre les yeux, je ne sais pas où je suis, ce que je fais là, et soudain j'ai peur de m'être trompé d'endroit. D'avoir erré trop longtemps sur des chemins inconnus, de m'être perdu. D'être sans toi. Je m'éveille dans le silence pur et froid, j'ai du tomber dans un rêve, encore une fois. Quand se dessinent tes cils, longs et blonds, au-dessus de moi, et tes iris au bleu si doux viennent caresser mes joues pour me montrer la route, tu glisses ta main dans la mienne et me dis de te laisser me guider. Mes yeux se referment lentement, je me sens glisser en toi, comme on se laisse tomber dans un bain brûlant. Nos réveils d'antan.

Des goûtes de pluie se mettent à tomber sur mon rêve, en effacent le pastel fragile, floutent ses couleurs frêles. Ton reflet disparaît peu à peu, ma main qui tente de te retenir n'est plus qu'un fantôme. Mon tableau coule et s'écroule. Tous les chemins deviennent noirs, et pour la toute première fois, j'ai peur du soir.

Réveil en sursaut, Iulia est devant moi, en peignoir, penchée sur mon lit, son visage d'ange est soucieux. « Tout va bien? » « Pourquoi ça n'irait pas? » « Tu gémissais dans ton sommeil... et tu disais... » « Je disais quoi, Iulia. » « Tu disais... Miloslava. » Je la regarde de haut en bas comme si je la voyais pour la première fois. « Qu'est-ce que tu fous, encore en peignoir? J'ai déposé ta robe sur le canapé, en rentrant hier soir, c'est pas pour la femme de ménage. » Elle se retire, de mauvaise humeur. Je me dis qu'elle doit avoir ses règles, et me redresse – une douleur fulgurante dans la poitrine me cloue sur place. Est-ce que c'était vrai, Milo, est-ce que tu es vraiment passée, cette nuit, pour m'arracher le cœur qui t'appartenait? Il se peut fortement que je délire. Je me lève enfin, me jette sous la douche, et m'habille. J'ai perdu une chaussette. Je traverse le salon à cloche-pied en serrant ma ceinture, et je croise Iulia, grande et sublime, pure et bâclée, debout devant la baie vitrée, la robe entre ses mains. Elle est en petite culotte, ses longues jambes d'enfant blanches sur lesquelles apparaissent par transparence de petites veines bleutés la supportent docilement. Envie de caresser sa nuque par dessous la paille douce de ses cheveux, et de lui souffler un air chaud dans l'oreille. À la place, je gueule: « Bouge ton cul, bouge ton cul! »
Le monde a déjà pris fin depuis longtemps, sauf que personne ne le sait.





Dernière édition par Saulo Saddler le Mer 7 Sep - 21:56, édité 21 fois
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:35

Bienvenue!!!!!!

J'en connais une qui va tomber raide dingue de toi je pense
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Esfir S. Livanova
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:35

OMG Cole, j'ai faillis prendre ce scénario, il est super I love you
Bienvenue !
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:39

bienvenue sur le forum beau damoiseau. don't call my name. (initials ss) 590613
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 21:58

alizé, 21 ans.
Mais j'te connait toi don't call my name. (initials ss) 57749 ton changement de pseudo m'a troublé
C'est mademoiselle gigi au bout du fil
je suis contente de voir ici mon petite
& Bienvenue par conséquent.
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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 22:50

Brownie; ah, ça tombe bien ça, Saul aussi est raide dingue d'elle, même s'il lui fait la gueule jusqu'au plus profond de son âme, haha. &merci (:
Esfir; eh oui, voilà l'adaptation du magnifique scénario de Milo, en espérant en faire quelque chose de bien don't call my name. (initials ss) 972815 merci I love you
Keiko; (mon dieu, qu'elle est belle *.*) merci I love you
Gigiiiii; What a Face te voilà en sublime monika, un choix excellent ♥️ contente aussi de te retrouver ici, vraiment don't call my name. (initials ss) 860922
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 22:54

    Je te souhaite officiellement BIENVENUE mon chou I love you
    merci, merci, merci (x1 milliards plus l'univers plus la galaxie...) don't call my name. (initials ss) 931290
    (hâte de lire ta fiche, maintenant don't call my name. (initials ss) 421269 )

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Mahël Bambi Warhol
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 22:55

    Bien le bonjour sur S&B.

    Bon choix d'avatar (et de scéna).. J'aime ton pseudo aussi don't call my name. (initials ss) 931290 .
    Une jolie fiche et je te saute dessus, don't call my name. (initials ss) 421269 .
    Tu as un délai de 7 jours pour l'achever, bonne chance!

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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 23:07

Officiellement MERCI, et merci à toi plutôt I love you I love you (j'adore, j'adooore ce scénario *.*) ma fiche arrive, du moins, la première partie (a)

Merci Bambi, prépare tes jambes, je mesure quand même 1m87 don't call my name. (initials ss) 819741


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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 23:10

Bienvenue joile garçon!!!!!!!!


don't call my name. (initials ss) 860922 Je connais pas le mannequin mais, il est canon don't call my name. (initials ss) 860922
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Riven Clarke Leatherby
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 23:40

bienvenue sur le forum et bon courage pour ta fiche. don't call my name. (initials ss) 931290
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 23:47

Merci Maksyn Twisted Evil
Riven; alex *.* merci beaucoup I love you
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeDim 4 Sep - 23:57

    waouw waouw le début de présentation. don't call my name. (initials ss) 931290 don't call my name. (initials ss) 70028

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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeLun 5 Sep - 0:17

waaa don't call my name. (initials ss) 70028 contente que ça te plaise don't call my name. (initials ss) 931290
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Yeva E. Lobanov
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeLun 5 Sep - 12:13

tu dépotes, mon pote
t'as encore pris cole don't call my name. (initials ss) 541276
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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeLun 5 Sep - 12:28

J'ai failli prendre Baranov comme nom de famille, au début. ça ressemble trop à Lobanov en fait x)
J'peux pas écrire sans lui, rah don't call my name. (initials ss) 440761
(c'est vrai, ça te plait? *contente*)
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeLun 5 Sep - 17:41

don't call my name. (initials ss) Xcr510
COLE ET YURI 4EVER don't call my name. (initials ss) 176784 La perfection.
Très bon début de fiche également.
Et surtout, bienvenue don't call my name. (initials ss) 57749
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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeLun 5 Sep - 19:23

don't call my name. (initials ss) 440761 ton avatar est sans aucune hésitation le plus bel avatar de yuri jamais créé.
cela étant dit, merci don't call my name. (initials ss) 58441
(j'avais aussi trouvé une photo où cole tient un parapluie pour yuri, c'était magique x) mais je ne sais plus où elle est --')
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Miloslava Radmonović
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeMar 6 Sep - 0:54

    I love you (j'suis totalement fan !)

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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeMar 6 Sep - 13:38

I love you I love you I love you
t'as vu, à l'heure qu'il est, Saulo est arrivé à s'auto persuader qu'il n'aime plus Milo don't call my name. (initials ss) Icon_rolleyes
tu vas voir quand il va la revoir... x)
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeMar 6 Sep - 15:48

EXCELLENT CHOIX D'AVATAR I love you
EXCELLENT SCENARIO don't call my name. (initials ss) 993834

Bienvenue sur le forum !!
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Eun Min Song
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeMar 6 Sep - 16:09

Bienvenu!
(mes messages sont un peu maigres mais j'ai du retard à rattraper! :p)
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Saulo Marsh Saddler
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MessageSujet: Re: don't call my name. (initials ss) don't call my name. (initials ss) Icon_minitimeMer 7 Sep - 21:55

Merci Zippora (je n'avais jamais vu ce prénom que sur Seven, mais c'est vrai qu'il est sublime ♥️), merci Jaelyn - la maigreur n'est pas un problème pour moi. *BAF*

Je pense avoir terminé ma fiche, mais s'il y a des choses à changer, n'hésitez pas à me le dire I love you
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